"L'Eglise n'est pas une "baby sitter"

Des extraits des homélies du Pape François lors de la célébration de la messe quotidienne en la chapelle Ste Marthe.


L’Eglise n’est pas une « baby sitter » 
messe du mercredi 17 avril 2013

Dans les Actes des apôtres du jour, après le martyre d’Etienne, (Ac 8, 1-8), où la première communauté chrétienne de Jérusalem, qui était auparavant « tranquille, en paix, vivant la charité mutuelle », subit « une violente persécution ».  « C’est un peu le style de vie de l’Église : entre la paix de la charité et la persécution ». A cause de cette persécution les chrétiens fuient en Judée et en Samarie, hormis les apôtres qui restent à Jérusalem pour « faire un peu de résistance ». Mais même « seuls, sans prêtres, sans évêques », les premiers chrétiens évangélisent : « ils allèrent répandre partout la Bonne Nouvelle de la Parole » (Ac 8,4).  Ainsi, « ils ont laissé leur maison, ils n’ont peut-être emporté que peu d’affaires ; ils n’avaient pas de sécurité, mais ils sont allés d’un lieu à l’autre annoncer la Parole. Ils emportaient avec eux la richesse qu’ils avaient : leur foi. Cette richesse que le Seigneur leur avait donnée. Ils étaient de simples fidèles, baptisés depuis à peine un an ou un peu plus, peut-être. Mais ils avaient le courage d’aller annoncer. Et on les croyait ! Et ils faisaient des miracles ! »  

Ces premiers chrétiens avaient seulement « la force du baptême » qui « leur donnait ce courage apostolique, la force de l’Esprit ». « Je pense à nous, qui sommes baptisés. Je me demande si nous avons cette force : Croyons-nous que le baptême suffit, qu’il est suffisant pour évangéliser ? Ou bien est-ce que nous « espérons » que le prêtre parlera…, que l’évêque parlera… Et nous ? » Trop souvent « la grâce du baptême est un peu enfermée, et nous, nous sommes reclus dans nos pensées, dans nos affaires. Ou parfois, nous pensons : “j’ai reçu le baptême, j’ai fait ma confirmation, ma première communion… ma carte d’identité est à jourˮ. Et maintenant, dors tranquillement : tu es chrétien. Mais où est cette force de l’Esprit qui te fait aller de l’avant ? » Si le chrétien est « fidèle à l’Esprit pour annoncer Jésus » par « sa vie, par son témoignage et par ses paroles », alors l'Eglise « devient une Église mère qui engendre des enfants », sa « fécondité maternelle » est mise en oeuvre. 
« Mais quand nous ne le faisons pas, l’Église devient non pas mère, mais une Église « babysitter », qui s’occupe du petit enfant pour l’endormir. C’est une Église assoupie ».  « Pensons à notre baptême, à la responsabilité de notre baptême » : « Nous avons une grande responsabilité, nous qui sommes baptisés : annoncer le Christ, faire avancer l’Église. Être chrétien… est un don qui nous fait aller de l’avant dans l’annonce de Jésus-Christ, avec la force de l’Esprit. » « Demandons au Seigneur la grâce de devenir des baptisés courageux et sûrs que l’Esprit que nous avons en nous, que nous avons reçu au baptême, nous pousse toujours à annoncer Jésus-Christ par notre vie, par notre témoignage et aussi par nos paroles ».

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